Les journées 
								du patrimoine sont toujours foisonnantes à 
								Bollène. Le point de mire de cette 39ème édition 
								débordait du cadre géographique et s'étendait 
								sur 28 kilomètres entre Donzère et Mondragon, où 
								fut construit le fameux canal de dérivation du 
								Rhône entre 1948 et 1952. C'était donc cette 
								année le 70ème anniversaire de ce chantier 
								pharaonique, auquel était consacrée une superbe 
								exposition à l'espace Ripert. Mandatée par le 
								maire Anthony Zilio (excusé), Françoise Bouclet, 
								adjointe à la culture, a procédé au vernissage, 
								devant un auditoire attentif et en présence de 
								représentants de la CNR dont Pascal Albagnac, 
								directeur territorial. 
								Conçu par 
								l'architecte Théodore Sardnal et inauguré en 
								1952 par Vincent Auriol, alors président de la 
								République, le barrage hydroélectrique de 
								Donzère-Mondragon, à la hauteur Bollène, est doté d'une écluse permettant le 
								franchissement des bateaux. A proximité, s'érige 
								l'usine André Blondel, portant le nom du grand 
								physicien. L'ensemble architectural est inscrit 
								au titre des Monuments historiques depuis 1992.
								L'historique 
								de l'ouvrage gigantesque était perceptible au 
								travers de panneaux illustrés et, surtout, de 
								superbes clichés en noir et blanc, extraits  
								d'une série cédée à la commune en 1963, et dus 
								au photographe Max Gilbérian (1900-1960), 
								installé en 1939 à Bollène (rue de la Paix). 
								Cette vision esthétique porte sur le travail 
								titanesque de quelque 2 500 ouvriers durant plus 
								de quatre ans, sur un chantier hors norme aux 
								moyens considérables : 250 000 m3 de béton, 16 
								000 tonnes de fer, 100 camions, 20 locomotives, 
								130 wagons, 220 engins... Comme l'a souligné 
								Françoise Bouclet, "nous partageons ici, au 
								coeur d'une plaine dénudée de végétation aux 
								accents lunaires, le quotidien des forçats du 
								canal."   J. P.