Elégamment vêtus de
        blanc, cinq protagonistes semblent issus d’un conte. Il y a trois
        pianistes (le professeur Patrice Pascal et deux élèves), une récitante
        (alternativement danseuse et élève de Nadine Froment) et une conférencière
        (Annie Amuneau). L’action se déroule autour d’un piano à queue et
        d’un superbe tutu blanc présenté sur un mannequin (prêté par Céline
        Marcinno danseuse professionnelle).
        Ce dispositif pourvoit à
        l’une des fameuses auditions commentées, présentées au
        Conservatoire par Annie Almuneau, ici axée sur « Le lac des
        cygnes », premier ballet de Tchaïkovski, auquel succéderont ceux
        de « La Belle au bois dormant » et de « Casse-Noisette ».
        La récitante relate les
        démêlés amoureux entre le prince Siegfried et l‘exquise Odette, muée
        en cygne, avant d’être unie au jeune monarque. De célèbres
        morceaux, joués au piano, paraphrasent l’idylle. L’intermède est
        suivi d’un portrait du compositeur, vilipendé en 1877 lors de la création
        de son lac, tout juste digne d’illustrer une marre aux canards, tant
        sont jugées bruyantes et indansables les chorégraphies, desservies, il
        est vrai, par une distribution mineure.
        La revanche sonne en
        1895, deux ans après la mort de Tchaïkovski, avec un succès mérité,
        porté aux nues à partir des années 1950 avec notamment le sublime
        Rudolf Noureev dans le rôle du prince.