Episodes précédents 

Une audition publique des tambourinaires est toujours une odyssée attachante. A chaque partition  ses origines, son anecdote. Le commentaire du maître Patrice Conte plante immanquablement le décor qui familiarise l’exécutant.

Elodie et Flore Bacon (mère et fille), Laurence et Karine Junique, et Laurent Bastet sont aujourd’hui les seuls auditionnés (en l’absence de plusieurs éléments excusés).

Le concert débute par un air dû au Marseillais Charles Imbert, auteur d’une méthode composée en 1825. La musique provençale évolue, parallèlement au Félibrige propagé par Mistral. Un titre imagé annonce « La fille de marbre », ironisant sur l’impeccable « raideur » des Arlésiennes costumées. Un détour par la chanson réaliste française nous amène « Mon amant de Saint-Jean ».

Retour en Provence avec un « rigaudon » (et non « rigodon » plutôt lié au pays alpin) qui, au XVe siècle, anime déjà la fête des pêcheurs.

Faute de cornemuse, la « Musette de Nina » pâtirait de l’absence d’un bourdon récitatif. Mais voici « Toine », une marche varoise périlleuse, menée d’un pas alerte.

Nos tambourinaires se la jouent « classique » avec une sonate de Châteauminois, un tantinet beethovénienne. Une mazurka nous ramène illico au bercail traditionnel. Détail important : le galoubet est accordé en si et non plus en la, selon certaine zizanie protectionniste qui, à l’instar du ton dit « de Saint-Barnabé » apparu au XIXe siècle, oscille entre sol dièse et la.

Par-delà ces subtilités revanchardes, tous les exécutants se sont réunis pour conclure avec « Notre-Dame de la Garde » qui veille sans doute à l’harmonie mélodique.

Un cocktail de bonne humeur et d’érudition fait tout le charme des auditions
de la classe de galoubet-tambourin, dirigée par Patrice Conte (à droite).